J’ai toujours entendu dire qu’en tant que parent on était prêt à tout pour ses enfants (même au pire ou au plus extrême), que l’attachement maternel était inné et naturel, que notre amour pour eux était inconditionnel. Or n’ayant jamais eu ce genre d’impression avec ma propre mère, je ne comprenais pas trop ce que tout cela signifiait concrètement. Je n’ai d’ailleurs jamais aimé m’occuper des enfants des autres. Les prendre dans les bras ou sur les genoux, leur faire un câlin, m’accroupir pour jouer avec eux… il m’est arrivé de le faire une fois ou l’autre, mais de manière générale ce n’est vraiment pas mon truc ! Au point qu’il m’est arrivé de me dire que je n’étais pas une femme à enfant, qu’il valait peut-être mieux que je n’en ai pas…
Voyant donc combien je n’étais pas maternante avec les enfants des autres, je me suis souvent demandé pendant ma grossesse si j’arriverais à l’être avec mon enfant. J’avais très peur de ne pas ressentir tout cela, de ne pas être capable de lui offrir assez d’amour.
Maintenant j’y suis… Ça fait une semaine que notre enfant est né. Au moment où on me l’a mis sur moi au moment de la naissance, je m’émerveillais plus du fonctionnement de la nature que de la beauté de mon enfant. Non pas qu’il n’était pas beau. Mais ce n’est pas cela qui m’importait le plus. Du moment qu’il était en bonne santé et que l’expérience de l’accouchement n’avait pas été trop traumatisante pour moi, le reste m’importait peu.
Beaucoup m’avaient dit « tu verras, tous les parents sont fans de leur enfant. Ne t’inquiète pas si tu n’es pas à l’aise avec les enfants des autres, ça changera quand tu auras les tiens ». Je ne me suis pourtant pas sentie particulièrement émue juste après la naissance de mon fils. Je le trouve très mignon, tout particulièrement quand il nous fait une « bouche en coeur », mais cela était-il suffisant pour créer ce fameux lien d’attachement?
Aujourd’hui, au bout d’une semaine, je me rends compte qu’il m’a fallu quelques jours pour m’attacher à ce petit être. Quelques jours pour l’apprivoiser. Quelques jours surtout pour réaliser que cet enfant est le mien, qu’il possède certains de mes gènes, et que j’en suis légalement responsable (de quoi se sentir effrayée quand on se dit que ce qui lui arrive dans les 18 prochaines années peut nous coûter notre liberté).
Je me dois pourtant de reconnaître maintenant que même si je ne me sens pas (encore?) prête à tout pour lui, je suis effectivement prête à faire beaucoup pour son bien-être. Serait-ce là mon âme de maman qui se réveille doucement…?
Quand je vous disais que ce ne sont pas les parents qui font un enfant, mais l’enfant qui nous fait parents 😉