Déjà deux semaines que cet enfant a fait irruption dans ma vie. Dans notre vie, dois-je même dire. Car entre les tétées, les nuits difficiles, les siestes pour essayer de récupérer, et l’aide du Grizzli pour endormir Bout’chou ou préparer nos repas, notre vie de couple est pour l’instant inexistante. Rassurez-moi, dîtes-moi que ce n’est que momentané, et que ce momentané ne va pas durer des années…!
Car le Grizzli est aussi mon mari, et ma vie de couple un des piliers de ma vie, une nécessité à mon épanouissement. M’enlever ça, c’est me priver d’un élément essentiel à mon équilibre, autrement dit c’est risquer de devenir fragile. Or cette fragilité a déjà commencé à pointer le bout de son nez… Le Grizzli devait s’absenter 48h, le temps de faire les démarches administratives liées à la naissance. Me voilà (quasi) seule avec mon enfant. Quasi car quelqu’un de la famille était là en journée pour préparer mes repas. Mais psychologiquement, je me sens tout à fait seule. Seule pour essayer de comprendre pourquoi mon enfant pleure, pourquoi ses horaires ont drastiquement changé du jour au lendemain (d’une heure de tétée toutes les 3h, il tète maintenant 20-30min toutes les heures et demie, sans réelle explication). Jeudi soir fut ainsi teinté de larmes et de désespoir. A quel point suis-je faite pour être maman? Suis-je capable d’être à ce point à la disposition de quelqu’un d’autre?
Les premiers sourires aux anges de mon enfant m’arrachent quelques larmes supplémentaires, de bonheur car il est craquant, de désespoir aussi car je me sens complètement dépassée… Les nuits sont agitées au point que je n’arrive pas à récupérer. Alors épuisée et ne sachant pas comment aborder ces deux nuits seule avec Bout’chou, j’ai installé le lit cododo en espérant qu’il accepte d’y rester quelques heures. Et heureusement, ça a marché! Aurait-il senti que je n’en pouvais plus? Est-ce ça le baby-blues?