Être enceinte, donner la vie,… une situation qui provoque généralement des félicitations et des cris de joie. « C’est tellement génial! L’accouchement, tu verras, on l’oublie et on recommence! »
Ou pas…
Outre le tsunami émotionnel pour la maman et la tempête affective pour le couple, donner la vie est un sacré traumatisme pour le corps maternel. Poids supplémentaire à porter, déformation des tissus, césarienne, épisiotomie,… sans parler du cocktail chimique que représentent le déclenchement artificiel de l’accouchement ou la péridurale. Soyons réaliste, notre corps en sort meurtri! Et pour peu que vous ayez eu droit à la totale, il y a de quoi avoir l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur!
Pourtant, cette réalité-là de la maternité, personne ne m’en avait jamais parlé. On m’avait dit que « ce ne serait pas une partie de plaisir » pendant l’accouchement. Mais on ne m’avait jamais parlé des conséquences à long terme que peut engendrer une grossesse. Si j’avais su… si seulement j’avais su!
Vous vous souvenez de cette étrange sensation que j’avais ressentie il y a quelques semaines? (à lire ici) Hé bien, je suis enfin fixée: il s’agit bel et bien d’un prolapsus. Pour les moins initiés: une descente d’organes!
Pas de chance me direz-vous, il fallait que ça tombe sur moi, « je suis probablement une exception ». Si vous saviez…!
Un tiers des mamans souffrent d’un prolapsus, et ce chiffre passe à 50% pour les femmes ménopausées (les tissus perdant de leur tonicité avec l’âge). Sans parler de celles qui sont « seulement » incontinentes après leur accouchement. Et si je vous dis que la majorité des mamans concernées ont une prédisposition génétique… Auriez-vous souhaité savoir? Car il est bien là le problème: nos mères et nos grand-mères en ont également souffert, et personne ne nous a rien dit!
Quand on fait un bilan de santé un peu complet, on nous demande souvent si un membre de notre famille souffre de diabète, d’un cancer, d’Alzheimer, de Parkinson. Pourquoi personne n’a attiré mon attention sur la possibilité d’un prolapsus ou d’une incontinence? Pourquoi les gynéco n’en parlent pas lorsqu’on leur dit qu’on pense à faire un enfant? Pourquoi une telle honte de la part de nos mères et nos grand-mères quand on leur pose la question?
Si donner la vie est si beau, pourquoi devrions-nous nous taire sur les conséquences que représentent une grossesse ou un accouchement pour notre corps?