Au plus je repense à cette séance de CoCo, au plus j’ai l’impression que mon enfant essaie de me dire quelque chose. Quelque chose que je n’ai pas l’habitude faire, et encore moins d’entendre.
On dit souvent que pour prendre soin de autres, il faut d’abord prendre soin de soi et être bien soi-même. Serait-ce cela que mon enfant veut m’apprendre?
En réfléchissant avec une amie proche à tout ce qui s’est dit mardi, j’ai la sensation qu’au travers de cette première séance mon enfant m’invite à prendre soin de moi. Peut-être même avant que je ne prenne soin de lui…
Cette fameuse question « est-ce que tu m’aimes? » a tapé dans le mille… car pouvoir y répondre, il faut d’abord que j’accepte et que j’apprenne à apprécier ma maternité. Autrement dit, accepter et apprécier que mes journées soient 100% tournées autour de Bout’chou, que je lui dédie tout mon temps de jour comme de nuit, que j’accepte ce vide professionnel temporaire, que j’apprenne à prendre du plaisir dans cette situation même si elle ne me convient qu’à moitié. Or tout cela n’est possible que si je tourne la situation d’une manière qui me convienne, en respectant un strict minimum mes besoins (tels que prendre une douche et un petit déjeuner tous les jours).
Parce que si je ne vais pas bien, si je n’en peux plus, si je suis à bout, je ne pourrai pas être disponible pour lui et à l’écoute de ses besoins.
J’ai toujours su au fond de moi que cet enfant s’était invité dans ma vie pour une bonne raison… En voici probablement la première confirmation! Malgré mes diverses tentatives ces dernières années pour me réorienter professionnellement, la pression familiale pour ne pas lâcher mon boulot bien-comme-il-faut m’avait plusieurs fois fait renoncer à ma profonde envie de tout envoyer promener. Ça s’est terminé en burn-out et j’ai eu beaucoup de mal à me défaire de cette culpabilité autant qu’à assumer mon virage professionnel.
Et voilà qu’aujourd’hui mon enfant me dit « maman, fais toi du bien, fais ce qui est bon pour toi [et j’ai instinctivement envie de rajouter] parce que moi j’ai besoin d’une maman heureuse »
Et puis c’est la première fois de ma vie que je sens être indispensable pour quelqu’un. Ce sentiment m’est tombé dessus comme ça en pleine journée. L’impression que quoi qu’il arrive, je ne serai pas remplaçable. Impression à la fois désagréable d’avoir comme un fil à la patte dont je ne pourrai jamais me défaire, mais impression chouette aussi de me dire qu’on ne pourra pas me retirer ce rôle que je suis la seule à pouvoir remplir auprès de mon enfant… mon rôle de maman 🙂