L’épuisement d’une jeune maman

7 semaines, et au bout de ma vie comme je ne l’ai jamais été…

Comme je le disais il y a quelques jours, j’essaie de programmer quelques sorties par semaine pour me changer les idées. Et à chaque fois que je vois quelqu’un, on me demande comment va le bébé, s’il mange bien, s’il dort bien,… Et j’ai de plus en plus envie de leur répondre qu’il n’y a vraiment pas à s’en faire pour le bébé. Lui il va bien, il est programmé pour pleurer quand quelque chose ne va pas, et c’est notre rôle et notre responsabilité en tant que parent d’y remédier.
Celle pour laquelle il faudrait plutôt s’inquiéter, c’est pour la mère! Déjà qu’on n’est pas prévenue à quel point accoucher est une expérience initiatique, pourquoi ne prévient-on pas les futures mères de comment ce sera après l’accouchement?

Bien qu’on soit effectivement aidées par les hormones post-accouchement pour tenir le coup les premiers jours, une nouvelle maman devrait être totalement déchargée des tâches ménagères et logistiques.
D’abord parce qu’après une épisiotomie, il faut rester très tranquille pour pouvoir cicatriser correctement (et éviter qu’un point de suture ne lâche, comme ça m’est arrivé). Ensuite parce que l’épuisement arrive sans s’annoncer. On a beau avoir l’impression de tenir le coup, la descente aux enfer se fait quasi du jour au lendemain et ce jour-là il est très difficile de remonter la pente. Une fois épuisée, il est extrêmement difficile de récupérer tout en devant allaiter toutes les 3h. Et enfin, parce que vouloir aider une maman en lui proposant de s’occuper de son enfant, ça ne sert à rien. Quand un bébé pleure, il n’y a souvent que sa mère pour comprendre ce qui se passe et répondre à son besoin d’être nourri… Nourriture physique bien sûr, mais aussi nourriture affective et disponibilité.

Je ne compte pas le nombre de fois que j’ai allaité en réfléchissant comment organiser telle ou telle tâche ménagère entre les tétées. Alors oui, mon enfant avait à manger, mais je n’étais pas vraiment là pour lui. L’important n’est donc pas d’aider une jeune maman en lui proposant de surveiller le bébé quand elle a besoin de dormir, mais bien de venir s’occuper de son ménage et de ses repas pour qu’elle n’ait qu’à être servie. Il paraît que c’est comme cela au Japon: une jeune maman ne sort pas de son lit et reste avec son bébé pendant 40 jours. Tout son environnement est pris en charge par ses proches. J’ai entendu dire que c’était comme ça chez nous il y a 100 ans… Une sagesse que notre culture populaire connaissait, en fêtant les relevailles au bout de 40 jours. Aurions-nous perdu cela avec la lutte pour l’égalité homme-femme?

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