26ème semaine… mercredi après-midi… je rentre à midi, après mon cours d’espagnol, complètement cassée. J’arrive encore à peine à mettre un pied devant l’autre. N’en pouvant plus, je m’effrondre sur mon lit. J’ai atteint mes limites, il faut absolument que je me repose. Tant pis pour toutes les choses que j’avais prévues de faire cet après-midi, elles attendront un peu, là il faut que je m’arrête.
D’habitude quand je suis physiquement fatiguée, cela n’empêche pas mon cerveau de continuer à tourner en boucle même quand mon corps est au repos. Et d’être du coup frustrée de ne pouvoir faire toutes ces choses prévues initialement. Normalement dans ces moments-là, je me rabats sur mon smartphone pour réorganiser mon agenda, rédiger quelques mails, noter les To Do qui me passent par la tête et lire les articles qui m’interpelleront au cours de mes pérégrinations sur internet.
Mais ce jour-là, je ne suis même pas en état de pianoter sur mon téléphone. Futur Papa rentre vers 18h et je suis toujours clouée au lit, incapable de me lever ou de faire quoi que ce soit. Malgré plusieurs heures de repos total (tant physique que cérébral), je ne récupère pas. Me préparer pour la sortie prévue ce soir-là me demandera un trop grand effort: réfléchir à ma tenue, prendre une douche, me maquiller, me préparer psychologiquement à être en « mode cocktail »… il ne me reste plus qu’à choisir mes boucles d’oreilles avant d’y aller, mais je craque émotionnellement.
Frustrée, en pleurs et râlant, c’est retour dans mon lit pour moi. Futur Papa envoie un sms pour prévenir qu’on ne nous verra pas ce soir-là, et se sent désamparé de me voir dans un tel état de fatigue. Ce n’est pourtant pas la première fois que ça m’arrive, mais c’est sûr qu’avec la grossesse cela m’arrive plus fréquemment qu’avant. Et dans ces moments-là, la seule chose à faire est effectivement de me mettre au lit… Ben oui, de me mettre au lit comme on met un enfant au lit. Parce que je suis tellement frustrée de ne plus être en état que je n’ai aucune envie d’aller me coucher alors que c’est la seule chose à faire. Et puis parce que comme je râle tout en étant épuisée, ça se transforme en pleurs et dans ces moments-là la seule chose qui m’aide c’est de l’affection et du réconfort pour arriver à accepter la situation telle qu’elle est.
Ce soir-là, je suis d’ailleurs tellement épuisée que je ne suis pas capable de sortir de mon lit pour le dîner. Le seul repas dont j’ai envie, c’est boudin-compote-patates. C’est d’ailleurs un peu mon « repas de secours »: quand y a rien d’autre qui passe, généralement ça, ça passe.
Au final, il m’aura fallu 36h de repos total dans mon lit pour récupérer la fatigue (donc jusqu’au vendredi matin), et encore limiter des activités pendant 3-4 jours. Là, on est samedi soir et je sais que je vais encore devoir être plus que raisonnable jusque lundi ou mardi inclus. Sans quoi je risque de craquer à nouveau. Mon cerveau a retrouvé ses fonctions, ce qui me permet de vous écrire cet article, mais je sens que mon corps n’a pas encore complètement récupéré.
C’est tellement frustrant d’avoir un corps plus lent que son cerveau !