Voilà un certain temps que j’ai arrêté d’écrire… non parce que je n’avais plus envie d’écrire. Mais parce que ce blog qui était anonyme jusque là ne l’est plus. Ma famille est tombée dessus. Et ce fut un coup très dûr pour moi.
Quand j’ai découvert il y a 3 ans que j’étais HP, j’ai aussi compris pourquoi la vie que j’avais menée jusque là en suivant les directives familiales ne pouvait pas me convenir. Ce n’était pas parce que j’étais folle / bizarre / originale, c’était tout simplement parce que ma manière de réfléchir et de rentrer en contact avec les autres est différente et que je n’avais jamais appris à gérer cela. Sauf que pour me préserver, je n’ai pas parlé de cette découverte autour de moi. Seul le Grizzli était au courant… jusqu’à l’été passé. Où ils m’ont annoncé sur le ton de la blague qu’ils avaient lu mon blog. Si ce n’est que cela n’a rien de drôle.
Entre-temps, l’eau a un peu coulé sous les ponts. Ne sachant pas si ma manière de vivre la maternité était ou non liée au fait d’être HP et donc de réfléchir différemment, j’ai consulté mi-décembre. Et le diagnostic est tombé sec: ce que je vis depuis un an n’a rien de normal, et n’a rien à voir avec ma spécificité, j’ai fait une dépression post-partum dont je commence seulement à sortir lentemment… cela fait quasi un an.
Cette nouvelle m’a bouleversée. Rassurée une fois de plus que ce que je ressentais comme anormal était effectivement anormal, mais surtout que cela s’expliquait par les circonstances difficiles dans lesquelles j’ai eu un enfant. Le Grizzli très (trop) occupé par ses études, aucune aide familiale pour mon bébé, un manque de temps pour moi (sans parler du fait de ne plus avoir d’activité intellectuelle), un prolapsus pour couronner le tout… une situation propice pour mal vivre sa maternité. Quel domamge, si seulement on m’avait prévenu… Mais avec le recul, je pense que d’avoir tenu ce blog m’a aussi sauvé. C’était le seul exutoire que j’avais, le seul endroit où je pouvais partager mes difficultés (même si je me souviens avoir volontairement présenté les choses de la manière la plus positive possible dans certains articles… parce que ras-le-bol d’avoir l’impression que c’est tout le temps difficile).
Je pense qu’à la vue de ce diagnostic, je comprendrai mieux ce que j’ai vécu si je prends le temps de relire ce que j’ai publié (ou laissé en brouillon) pendant cette première année en tant que Maman. Mais pas maintenant, pas encore, c’est encore trop douloureux.