Mon entêtement à vouloir allaiter

Voilà une question qu’on m’a souvent posée: pourquoi me suis-je entêtée à vouloir à tout prix allaiter exclusivement mon bébé jusqu’à ses 6 mois, alors qu’il est bien connu que « ce n’est quand même pas si grave de donner un biberon de lait artificiel » ?

J’avais envie de faire le point… avec moi-même surtout. Et puis je me suis dit que cela pourrait peut-être vous donner un meilleur aperçu de ce qu’est l’allaitement. Parce que oui, allaiter, ce n’est pas juste « mettre son nichon dans la bouche de son môme »

En plus de l’argument « apaisement et réconfort » dont je parle dans cet article, j’ai aussi tenu bon parce que Bout’chou est allergique aux PLV (protéines de lait de vache).

Vu que j’ai moi-même une mauvaise santé et que le Grizzli vient d’une famille avec un terrain allergique important, il me tenait vraiment à cœur de faire mon maximum pour donner à mon bébé une bonne immunité. Et je dois reconnaître que je suis plutôt contente du résultat: Bout’chou n’est toujours pas tombé malade. Le pire qu’il ait eu, c’était un bon rhume lors d’un séjour en Belgique. Les mauvaises langues disent que du coup l’immunité de Bout’chou n’est pas bonne et qu’il tombera d’autant plus malade dans les mois / années à venir. Mais j’ai également lu que les enfants allaité longtemps avaient une meilleure santé, tout simplement.

Ce n’est d’ailleurs pas faute d’avoir essayé d’introduire de temps en temps du lait en poudre, histoire de souffler occasionnellement. Mais le lait de chèvre en poudre a visiblement un goût à peine meilleur que le lait de riz en poudre… on a donc abandonné le second et gardé le premier, quand vraiment vraiment vraiment il n’y a pas d’autres solutions.

Ceci dit, je pense qu’il y a une autre raison pour laquelle je me suis accrochée… et c’était inconscient… L’allaitement est la seule chose que moi seule peut faire! Tout le reste peut être pris en charge par quelqu’un d’autre. Jouer, langer, bercer, n’importe qui peut parfaitement faire l’affaire. Pour l’allaitement, il n’y a que moi. (bon ok, il y a un siècle, on confiait ses enfants à une nourrice) Aujourd’hui, ni le Papa, ni la famille, ni une éventuelle nounou n’a la possibilité d’allaiter à ma place. Ce truc là, c’était moi et uniquement moi. Une manière, je pense, de me sentir indispensable, irremplaçable.

Un sentiment que j’ai vécu avec beaucoup d’ambivalence d’ailleurs car ça veut aussi dire avec non-stop un fil à la patte. Ce qui me pesait quand même un peu à certains moments, et particulièrement quand mes envies professionnelles revenaient au grand galop. Mais c’est aussi un sentiment que je n’avais jamais éprouvé auparavant et qui change sérieusement le regard que je porte aujourd’hui sur le monde.

Voilà donc une petite prise de conscience que je trouve intéressante, et que je souhaitais vous partager. Cela en aidera peut-être d’autres 🙂

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